La musique persane, codifiée depuis moins de deux siècles, est en fait très ancienne et s'est diffusée dans l'ensemble du monde musulman puisqu'on trouve sa trace dans les thèmes musicaux de l'Andalousie ou de l'Asie centrale.

Cette musique est transmise seulement par des maîtres aux élèves et unit souvent la musique instrumentale et le chant. Elle se trouve associée à la poésie, donc au mysticisme et au soufisme.

Contrairement à la musique européenne qui a développé depuis la Renaissance des harmonies tonales, la musique classique iranienne est modale et essentiellement vocale et improvisée.

Cette musique de cour repose sur 12 modes parfois héritée de l'époque Sassanide (qu'on appelle maqam en arabe). Chaque mode est composé de plusieurs thèmes mélodiques (gushé).

Largement improvisée, elle est organisée en une série de modes, appelés dastgah, constituant un système autonome, comprenant des brèves séquences mélodique appelées gusheh, (les musicologues en ont répertorié plusieurs centaines) qui possèdent leur propre identité modale.

Ils sont mémorisés par les musiciens et constituent le point de départ de l'improvisation.

Il semble que la musique persane ait perdu plusieurs de ses modes rythmiques mentionnés dans les écrits historiques du temps des empires Perse et Arabe.

Aujourd'hui la rythmique perse utilise de simples 2, 4, 6 ou 8 temps. Mais il existe toujours une tradition classique (en voie de disparition) de la musique basée sur des mesures poétiques plutôt qu'une structure fixe occidentale.

Les mouvements complexes en 10, 14 ou 16 temps n'ont plus été joués après la fin de l'empire Safavide. De nombreuses mélodies et modes en 14 ou en 16 temps peuvent se retrouver dans les "Mugham" azéris et dans les Maqâm arabes et turcs.

La musique perse moderne (et probablement celle plus ancienne) fait grand usage d'improvisation mélodique et rythmique en utilisant le târ et le tombak.

Le répertoire vocal et instrumental  est alterné durant leur exécution.

Comme dans la musique du Maghreb, la poésie et la musique sont fortement liées : il s'inspire essentiellement mais non exclusivement de textes poétiques persans médiévaux.

Les musicologues attribuent à Bârbod, musicien de la Cour Sassanide (IIIe siècle) l'invention du système musical du Moyen-Orient. Ce système est également connu sous le nom de Khosravâni royal, dédié au roi Khosro II.

De nombreuses appellations des modes utilisés actuellement dans la musique classique iranienne, les dastgahs, dateraient de cette époque et se sont transmises oralement. Ce n'est qu'au  cours du XXème siècle que la musique traditionnelle a été partiellement écrite en partition.

 De par cette tradition orale plusieurs modes et mélodies ont disparu définitivement.

Certains exposés attribuent cela à une époque où les souverains au nom de  l'Islam  bannissait la musique, en effet après la conquête des arabes en Iran et jusqu'à la fin du premier siècle du gouvernement Islamique, toutes les musiques étaient interdites.

Le vocaliste joue un rôle crucial : c'est lui qui décide de l'ambiance à exprimer et qui choisit le dastgah correspondant à celle-ci. Il est aussi responsable du choix des poèmes (issus de la poésie classique) qui vont être chantés. Si le morceau requiert des instruments, le chanteur est accompagné par au moins un instrument à corde ou à vent et au moins un type de percussions.

La musique classique iranienne continue à jouer son rôle spirituel comme au début de son histoire. Les compositions peuvent varier immensément entre le début et la fin, alternant entre des pièces contemplatives et des démonstrations spectaculaires du brio du chanteur, appelé le tahrir.